Bem venido ao Brasil !

En une journée d'avion je passe des 3000m de Quito à une immense ville en plein cœur de la jungle amazonienne, pour de nouvelles aventures en portugais : Manaus !

La ville est pas folle et les prochaines étapes méritent que je ne m'attarde pas trop ici alors après une bonne nuit de sommeil et un premier café dà manhã, direction le port pour négocier le billet de bateau sur lequel je descendrais quelques 700km d'amazone direction Santarem! 

Je négocie également mon hamac avec mes deux mots de Portugais... je tente un Espagnol prononcé la bouche pleine et un peu bourré et ca passe pour le moment! 



Je suis des conseils trouvés sur internet et j'arrive tôt pour prendre un bon emplacement de hamac : Pont supérieur pour avoir de l'air, pas à côté des toilettes, pas en dessous d'une lumière qui reste allumée toute la nuit et attire les bestioles, à côté d'un poteau pour avoir un peu plus de place... Ta bom! 

Départ donc le lendemain midi pour 30h de bateau théoriques qui seront en réalité 42h et 2 nuits à dormir, lire et manger dans mon hamac, à 50cm de mes (nombreux) voisins, à boire des cafés et des bières en naviguant tranquillement sur l'Amazone...



La première nuit est magique, on peut voir 10 orages éclater dans la jungle au loin mais pas une goûte sur nous. Au dessus de notre tête le ciel est immense et parsemé d'étoiles.

En revanche la deuxième nuit on a beaucoup de vent et je suis obligé de passer mon Hamac niveau 2 et mettre au point de nouvelle techniques. #JeanMichelGyver

Durant ces deux jours et deux nuits ton hamac,ton livre et tes gâteaux sont tes meilleurs amis. Belle entrée en matière!



Je débarque à l'aube à Santarem. En cherchant un arrêt de bus pour Alter do Chao je rencontre un habitant super sympa qui m'aide et m'offre un petit déjeuner. Muito Obligad!

Alter do Chao est un petit village au bord de l'Amazonie, avec plage de sable blanc, caipirinha les pieds dans l'eau et couché de soleil qui font qu'on se croirait plus au caraïbe qu'au cœur de la jungle!

À mon arrivée le village semble désert mais tous les logements sont complets et chers! Merde on est vendredi et c'est un weekend prolongé!!



Je fini par trouver un endroit sympa et organise mon excursion du lendemain: passer une journée et une nuit au milieu de la jungle avec un guide d'une communauté à une grosse heure de bateau.

Le lendemain je prend donc un petit bateau direction la communauté ou je dois retrouver mon guide anglophone étant donné mon niveau de portugais après seulement 5 jours ici. Je sors du bateau aussi trempé que si j'étais venu à la nage...


Le Portugais je pensais, en en lisant,que c'était de l'espagnol un lendemain d'opération des dents de sagesse. Pas tout à fait.. à l'écrit ça passe mais à l'oral c'est une autre histoire! 


Dans le village on me dit que mon guide est en retard et qu'en attendant je peux attacher mon hamac la et l'attendre...

Mais après quand même 6h de sieste on m'annonce qu'il ne pourra pas venir... Heureusement même quand les choses ne se passent pas comme prévu il y a une belle expérience derrière. Entre temps j'ai fais la rencontre de Fabienne et Reto, couple suisse qui voyage depuis un bon moment sur le continent et fans absolu du Brésil, et un groupe d'espagnols travaillant pour quelques temps à Manaus. 



Du coup changement de programme, ca sera coucher de soleil sur la plage, bières et soirée tous ensemble dans le village, nuit dans mon hamac, promenade dans la jungle et pêche au piranha (sans succès) le lendemain!

On ne verra pas de singes cette fois mais j'aurais l'occasion de tester l'écrasé de fourmi comme anti-moustique naturel (ne pas laisser sa main trop longtemps non plus sur la fourmilière gros malin...), de voir des insectes, des arbres centenaires immenses et un serpent pas dangereux mais "popopopop ne t'approche pas trop quand même hein"...



Je repars de ce village perdu au milieu de la jungle avec le seul bus de la journée et m'apprête à refaire 2 ou 3 jours de bateau pour finir la descente de l'Amazonie direction Belem à l'embouchure. Mais Fabienne et Reto me convainquent de prendre le même avion qu'eux pour gagner 3 jours et faire un bout de route ensemble. Bingo, 80€ le vol réservé quelques heures avant, une pizza, une nuit blanche suivi de 13h de bus et nous voilà arrivé à São Luis! Ancienne ville française avec beaucoup de charme quoiqu'un peu défraîchie avec ses maisons colorées et une chouette poussada pour se reposer et dîner tous ensemble!



La prochaine grosse étape est le parc de Lençoís Maranhenses. Vu les étoiles dans yeux de JB, Xav, Flora, Selma, Laura, Youen Et JG quand ils en parlent je ne peux pas passer à côté! 

En gros c'est un désert de dunes et de sable blanc en mode Sahara, avec des lacs d'eau douce entre les dunes! Un paysage unique au monde qu'il est possible de traverser à pied avec un guide... hum... je suis pas fan des tours avec guide et à part la jungle j'ai réussi à tout faire solo jusqu'à maintenant. La le défi est quand même cocasse, pas de chemin mais un cap à suivre plusieurs jours dans le désert, un oasis au milieu comme point de repère principal et c'est tout..

Après beaucoup d'hésitations, des discussions avec les copains, des recherches sur internet et notamment le témoignage d'un français l'ayant fait sans (trop) de soucis (http://www.surlaroutedupatrimoine.wordpress.com/2015/08/19/aventure-solo-aux-lencois-maranhenses/amp/), avoir pesé le pour et le contre et évalué les risques, je décide de me lancer pour 3 jours en solo dans ce désert! 

Pour voir dans quoi je m'embarque je vais avec Fabienne et Reto faire un tour à la Lagoa Bonita le jour de notre arrivé.

On monte dans un 4x4 avec 6 autres personnes et la le conducteur se met en mode Sébastien Loeb avec option jardinage, le mec a décidé de refaire les bordures des pistes sablonneuses apparement. Le tour inclu donc une séance de 2x1h30 de montagnes russes, super!

Arrivé sur place je ne suis pas déçu! Un vrai désert à perte de vue, des baignades dans des lacs d'eau douce de toutes les tailles c'est juste magnifique! J'en profite pour suivre un cours de francais- portugais avec le guide et il m'apprend à reconnaître les sables mouvant ce qui apparement me sera utile...

Le coucher de soleil est magique, je suis scotché et j'ai juste trop hâte de me retrouver seul au monde dans ce paysage grandiose!!



Le lendemain matin direction un petit village plus au nord, Atins, en 4x4 (les bus locaux, pas le choix, ce sont les seuls véhicules qui peuvent évoluer dans ce décors).

À midi j'arrive au point de départ, la plage du village pour 3 jours et 2 nuit seul, sans guide dans un désert de sable blanc, de dunes et de lacs d'eau de pluie. Aucun chemin, aucun moyen de se repérer, pas de carte (qui ne servirait pas à grand chose étant donné que le désert évolue constamment), une chaleur torride et un vent qui fait sécher instantanément la sueur la journée et empêche de fixer la tente la nuit... ça s'annonce cocasse mais une expérience de fou!

J'ai donc ma tente, de la nourriture froide (sardines, avocat, noix de cajou, crackers... je pars pas pour la gastronomie...), mon filtre à eau et 3 points GPS enregistrés sur ma montre pour m'indiquer la direction!

Je commence donc par longer la plage pendant 4h30, en plein soleil et comme à mon habitude je parle tout seul à haute voix (le retour à Paris va être bizarre de ce côté la). À ce moment là je réalise que j'ai hâte à tout! C'est ce qui est extraordinaire avec ce voyage, tout me plait.

J'ai hâte de rejoindre et longer la plage, de rentrer dans les dunes, de trouver un spot pour mettre ma tente de me baigner, de voir le coucher du soleil, de traverser le désert jusqu'à l'oasis le lendemain matin, de faire le voyage jusqu'à Parnaiba dans quelques jours, d'aller à Salvador, de courir dans la Chapada Diamantina, de retrouver alex à Rio, d'aller en Patagonie et en Nouvelle-Zélande... ce sentiment est génial!

Apres 4h30 je rentre donc dans les dunes et quitte le bord de l'océan. Les premiers lacs sont vides! On est en saison sèche depuis un petit mois, j'espère quand même trouver de l'eau, la nuit tombe vite!

C'est chose faite après un magnifique couché de soleil dans les dunes et le fun commence... 

Fixer une tente dans du sable c'est niveau 2. Fixer une tente dans du sable avec un vent de fou c'est niveau 16. 

Donc je galère, puis pense réussir mais ma tente s'envole et je pars en sprint la rattraper. Entre temps c'est son sac de transport qui se fait la malle, s'en suit un autre sprint avec la tente non fixée dans la main pour rattraper le sac... avec tout ça il fait quasi nuit et je prend une douche rapide à poil au milieu des dunes. Quel kif!

Je pensais pouvoir me reposer mais c'était sans compter le sable qui s'engouffre dans la tente... la nuit est difficile, entre le vent qui tord la toile dans tous les sens dans un bruit de fou et le sable qui s'accumule...



Le lendemain matin après avoir dormi 2 ou 3h par petit bouts, je comprend le phénomène des dunes qui évoluent et "changent de place", mon emplacement est maintenant 1 mètre dans la dune alors que j'étais au pied hier soir!

Deuxième jour direction l'oasis de Baixa Grande, deuxième point de repère ou je devrais "tourner" pour commencer mon retour vers Barreirinhas. Je m'attendais à un oasis comme dans Tintin mais j'arrive dans un labyrinthe de buissons, de dunes et de lacs. Apres une pause sieste et baignade pour récupérer un peu de sommeil, je traverse dans l'eau pour couper tout droit et sortir de ce piège.

D'ailleurs je tire souvent tout droit pour suivre mon cap au risque de me taper des monter sèches dans le sable et des traversées plus ou moins périlleuses de lacs (coucou les sables mouvants et la profondeur variable et imprévisible). Il est maintenant impossible de parler tout haut tout seul à cause du vent et du sable qui craque sous la dent. En début d'après midi je fais un stop dans un autre lac immense, entouré de dunes blanches (original tient..) qui tombent à pic dedans. La baignade est encore un pur kiff... je suis un peu crevé alors je m'arrête plus tôt dans l'après midi en espérant trouver un emplacement avec moins de vent et avoir le temps de monter ma tente, de me laver et de manger un bout avant le coucher du soleil. Et puis la chaleur devient difficilement supportable et le vent commence à me rendre fou.

J'optes pour un spot au bord d'un lac et au pied d'une dune accessible uniquement en traversant le lac, heureusement peu profond à cette époque de l'année, pensant qu'il y aura moins de vent la... pas sur....

Mes 5 ans d'école d'ingénieur sont utiles pour fixer au mieux ma tente dans le sable tendre et mouillé ou les sardines sont arrachées à la moindre bourrasque et diminuer la prise au vent et la tension sur les sardines... Instant kiff de nouveau, je fais une sieste à l'ombre de la tente et prend un bain à poil en mode exfoliant dans "mon" lac pour finir avec un coucher de soleil en haut de "ma" dune...

J'ai arrêté d'essayer de ne pas faire rentrer du sable dans ma tente vu qu'il rentre tout seul de toute façon. Du coup je peux presque faire des pâtes de sables d'intérieur! Ca me fait une occupation!



Troisième jour, il y a eu moins de vent cette nuit mais rebelote ce matin (enfin à 5h quoi, "matin"...). Programme classique désormais: Baignade, petit dej (granola au sable), levé de soleil, rangement des affaires et go pour 14km à vol de mouette.

Je fais un stop au bout de deux heures pour une baignade et une pause crème solaire alors qu'il fait une chaleur et un vent de pute. Il n'est que 9h...

Le paysage est toujours grandiose et la tâche n'est pas simple: des dunes à perte de vue, quasi impossible d'aller tout droit à cause des lacs et des dunes parfois très raides, sans un cap impossible de se repérer ici.

Chaque ascension au sommet d'une dune donne lieu à un spectacle incroyable de sable et de contrastes à perte de vue! Beau mais pas simple pour le mental de n'avoir ni chemin ni point de repère..

Au final je fais quasi 21km dans le sable et l'eau à monter et descendre, jouer à "profond / pas profond", éviter les sables mouvants et parler aux mouettes..



Je finis par arriver vers midi à Lagoa Azul, prise d'assaut par les touristes alors que je débarque de nul part et négocie un retour dans un 4x4 avec une place libre pour Barrerinhas en racontant aux chauffeurs mon histoire (a priori des gens solo dans le désert il n'y en a pas tous les jours) et en rêvant une douche et d'une sieste bien mérités dans mon hamac!


Apres une journée de repos il est temps de rejoindre Salvador et la Chapada Diamantina! Je me suis inscrit au dernier moment à un trail de 50km dans ce parc dont tout le monde me dit le plus grand bien!

Le trajet pour rejoindre Salvador sera des plus simple: 2 jeeps, 1 bus, 1 bus de nuit, un taxi, 1 avion et un Uber. Parti à 8h arrivé à 12h30 le lendemain! Efficace!