Mes 2 dernières semaines en Équateur, plutôt sportives, ont commencées par Quilotoa, une des attractions les plus célèbre du pays: un cratère rempli d'eau à 4000m d'altitude et entouré de parois abruptes et de crêtes en montagne russe.

Pour s'y rendre plusieurs options: un trajet en voiture ou bus jusqu'en haut du cratère et la possibilité d'en faire le tour et de descendre jusqu'en bas, ou partir d'un village à une cinquantaine de kilomètres et faire 3 jours de marche pour y arriver. Évidement je choisis l'option 2 avec le bonus "on double les étapes pour rigoler, ne passez pas par la case départ ne touchez pas 10000$". 

Du coup 1,5 jours de rando-course pour arriver en haut du cratère, magnifique, juste le temps de faire des photos et je prends une énorme drache en guise de bienvenu! Du coup je repousse le tour (4-5h en marchant) au lendemain, les matins étant généralement ensoleillés et les après-midis couverts voire pluvieux en ce début d'hiver Équatorien. 

J'ai vu juste, le lendemain aucun nuage en vue! Je prend un petit dej' express et m'élance pour le tour du cratère en mode footing dominical! Un énorme kiffe à jouer aux montagne russe à 4000m sous un grand soleil! 1h25 plus tard et quelques segments Strava dans la besace, la boucle est bouclée! Direction Quito pour rejoindre François!

J'arrive à Quito sous la pluie, fin d'après-midi oblige... les 4 jours suivant vont être l'occasion de découvrir la ville à pied et à vélo, de faire la fête, de boire des cafés dans les bras branchés du quartier de la Floresta ou du centre historique et de préparer la prochaine excursion au Cotopaxi!

Au final Quito est une ville dynamique, immense, avec un réseau de bus assez cocasse et surtout super polluant... le centre historique avec ses églises et ses petites rues est classé au patrimoine moniale de l'Unesco, ses nombreux parcs regorgent d'activités et d'infrastructures, son quartier hipster de restos végétariens et de cafés bio et la Plaza Foch de bars et boîtes! Retour à la civilisation! J'en profite aussi pour faire des séances de Kiné pour ma cheville toujours douloureuse, en vue de la Maxi Race Ecuador le 14 Octobre! Au cabinet, recommandé par l'organisateur de la course avec qui je suis en contact, tout le monde se connaît, on se fait la bise, j'explique mes déboire en Espagnol (niveau de confiance 8000) et l'ambiance est cool!

François, Panchua pour les intimes, m'accueille dans sa nouvelle colloc, à son taf, avec ses amis équatoriens et vénézuéliens... c'est comme à la maison! Ça fait du bien! Merci poulet!

Fin de semaine, direction le Parc du Cotopaxi pour 4 jours de rando avec mon poilu et en bonus, parce que je sais que ca lui fait plaisir, des cours de préparation et de dégustation de Polenta... Le premier jour est humide (il drache quoi, sauf une accalmie pour le picnic, bien joué Jean-Michel météo) et long (comme Salim / 35km) à tel point qu'on finit à la frontale histoire de se mettre dans le bain pour la suite! S'en suivront 3 jours de camping, de grimpette dans les volcans (Sincholagua, Pasochoa et Cotopaxi), de hors piste dans le paramo (bien joué Jean-Michel orientation) et de soirées polenta. On se fait voler nos vestes de pluie dans notre tente un soir mais on se venge en se faisant un aller-Retour en mode Fast au Pasochoa (4200m) le lendemain sous un grand soleil!

Durant ces 4 jours on peut admirer le Cotopaxi, volcan actif (5900m) dont l'ascension vient d'être réouverte après une période d'activité volcanique, sous toutes ses coutures. C'est un volcan de dessin animé, celui qu'un enfant de 4 ans dessine lorsqu'on lui demande à quoi ressemble un volcan ou une montagne: un cône parfait coiffé de neige d'où s'échappe une colonne de fumée... Splendide! Les équatoriens en font leur sortie du Dimanche et l'endroit est blindé! Les gens montent en voiture en file indienne jusqu'au parking à 200m en dessous du refuge (4900m) qu'ils rejoignent à pied, au bout de leur vie! Nous on se tape la montée depuis la plaine (3700m) encouragés par les Klaxons des paresseux et la descente en stop... #ThugLife

La dernière étape de mon aventure équatorienne sera à 2h au nord de Quito dans les environs d'Otavalo. 

La Maxi Race Ecuador a lieu dans le coin donc j'y vais 3 jours avant pour courir un peu (pas de vrai entraînement depuis le début, ca va piquer!) autour de la Laguna Cuicocha, un lac à 3700m au milieu duquel sont posées 2 petites îles baignées d'un grand soleil, monter en haut du Fuya Fuya (4200m) et sa vue de fou sur les volcans et la vallée aux alentours et faire le tour de la Laguna de Mojanda à ses pieds. Les sensations sont bonnes, la cheville encore sensible mais ca devrait tenir. En revanche le cardio, à cause de l'altitude et de l'absence d'entraînement en intensité peine un peu... la rando ne compense pas tout, même lorsqu'elle est rapide!

Je passe donc 3 jours top, à me cuisiner mes petits plats à l'auberge (plaisir la plâtrée de spaghettis!), à courir le matin et à prendre café et pâtisseries au soleil l'après midi. La vie quoi...

La veille de la course direction San Pablo Del Lago, au bord du lac du même nom. Je dors dans une petite auberge et dîne et discute avec mes hôtes durant deux heures autour de la cheminée. Les sujets les plus insolites y passent : fromages, baguette, géographie, coutumes, Noël, transports, mariage... un vrai moment de partage simple et sincère, un plaisir!

Le lendemain le meilleur coureur d'équateur, avec qui je suis en contact depuis mon inscription à la course et qui m'a bien rendu service (notamment lorsque j'ai explosé mes lacets de chaussures en forçant un peu trop dans les descentes 2 jours avant la course), passe me chercher en voiture pour nous rendre au départ, dans un pueblo au dessus du lac. Joaquin a 25 ans, fait partie de l'équipe d'Équateur de course d'aventure (raid multi sport sur plusieurs jours quoi), a des sponsors et a à cœur de représenter au mieux son pays lors des courses qu'il a l'occasion de faire en Europe. Un mec super sympa...et sacrément balèze! 

La course fait finalement 33km pour 2200m de dénivelé, à une altitude entre 2700 et 4000m. Mis à part l'altitude je m'imagine une course assez rapide... mais ça c'était avant....

L'organisateur nous préviens pendant le briefing d'avant course: "c'est pas une course sur des chemins c'est du vrai trail sauvage...". Je vais pas être déçu..

En effet, départ rapide sur des sentiers les premiers kilomètres mais j'ai dû cligner des yeux trop fort et ça c'est transformé en jungle: plus de sentier, ronces, végétation jusqu'aux hanches en mode débrouissaillage, tu ne vois pas tes pieds mais juste les bouts de rubalise au loin qui indiquent la direction, j'ai arrêté de compter le nombre de fois où je me suis cassé la gueule, lorsque celui-ci a dépassé le nombre de kilomètres parcourus...

Je ne passe pas dans leurs single track, pieds trop grands je me suis mis plein de balayettes... je passe certaines sections la tête baissée en mode bélier pour me faire un chemin dans la végétation (l'équatorien est petit..), la montée est ultra casse gueule, sans sentier et quand on en trouve un on préférerais qu'il n'existe pas (merci les tranchées de 30cm de large et 1m de haut..). En bonus les bâtons ne servent à rien car il n'y a rien pour s'appuyer mais beaucoup à d'obstacles auxquels s'accrocher. Au sommet le vent est ultra puissant et en rajoute une couche comme si ce n'était pas déjà assez compliqué.. la vue compense pas mal tout ça mais pas le temps pour les photos!

Je finis 4ème et les jambes lacérées, après m'être fais bouffer sur le terrain technique (les mecs courraient comme si c'était du bitume pendant que je faisait du jardinage) mais en ayant réussi à faire exploser deux coureurs dans la grosse bosse pour me venger, malgré le hors piste total dans le Paramo (végétation typique des Andes je vous laisse vous instruire)...

Au final, Le 2ème est le meilleur coureur d'Équateur, Joaquin, qui a fait une course de fou furieux et les 2 autres des locaux impressionnants! Montée ou pas, sentier ou pas, aucune importance pour eux... Le 4ème écope d'une pénalité pour absence de matériel obligatoire, je prends donc sa place! 

Vu mon absence de vrai entraînement je ne pouvais pas faire mieux je pense, je suis content, sacré expérience! 

À mon arrivée 4h30 plus tard je fais interviews, questions-réponses sur la course et le trail en général avec Joaquin et les participants et photos! Une vrai star!! 

Merci encore à Santiago pour son aide et sa volonté de faire de l'Équateur une destination phare des sports outdoor! Le terrain de jeu offert par ce pays est hallucinant, y'en a vraiment pour tous les goûts! Va "juste" falloir communiquer un peu quoi....

Évidement le conducteur de la voiture qui me ramène à Quito termine bon dernier, 4h plus tard, mais le trajet retour et le dîner avec 5 autres participants valent l'attente malgré la fatigue et les courbatures de chacun!

Dernier jour à Quito, soirée crêpes Équato-Franco-Vénézuélienne, mes affaires ne rentrent plus dans mon sac à dos comme c'était le cas il y a un mois, et maintenant place au Brésil et à l'Amazonie pour commencer!


Video ==>