J'arrive à Guayaquil le samedi 16 septembre après plus de 16h de bus depuis Chiclayo au Pérou et un passage de frontière de 2h à 3h du mat'... frais comme un lardon. 

Guayaquil, la plus grande ville d'équateur, a la réputation d'être dangereuse. À part les quartiers que le gérant de l'auberge me dit d'éviter de jour comme de nuit en barrant à grand coup de stylos des zones de la carte de la ville, Guayaquil est plutôt sympa au contraire! 

Je part explorer la ville vers 10h. À 14h je dois rejoindre François qui joue la demi finale retour de rugby contre le club local, pour le compte du championnat du monde de rugby d'équateur de la ligue des champions. C'est ce que j'ai compris d'une discussion avec un des joueurs quoi. 

J'en profite donc pour aller voir les iguanes du Parc faisant face à la cathédrale, parcourir le Malecon - sorte de quai de seine aménagés, sans la Seine mais avec un côté exotique - et monter en haut du quartier de Las Peñas, le premier et donc plus ancien quartier de la ville avec ses maisons centenaires colorées et ses escaliers à n'en plus finir.

L'après midi c'est rugby! Le taxi qui m'emmène au Sade ne connaît pas ce sport. Je tente de lui expliquer en vain et finit par lui dire que c'est du football américain. Facilité de la langue.

Défaite mais qualification des Cerberos de Quito et retrouvailles avec mon poilu de copain! Il est coach, il parle vite et à amené une bouteille de rhum pour la troisième mi-temps. Rien n'a changé.

S'en suivent du rhum, des litres de bière, un dîner avec l'équipe, un bus qui oublie de nous déposer en ville alors qu'il part pour Quito, une soirée avec François, Juanco, son futur colloc vénézuélien, et des amis à lui, re des litres de bières... ça fait du bien! Le lendemain donne l'occasion de tester le plat typique du Dimanche et des lendemains de soirée, l'encebollado, une soupe épaisse de poisson. Parfait.


On prend un bus pour la côte avec l'ambition de voir ses baleines et de se faire 2/3 jours en mode plage.

4h de bus plus tard les nuages bouchent totalement le ciel de Puerto Lopez et Puerto Cayo... après une baignade dans le pacifique, presque trop chaud pour un breton, limite pour un parigot et impensable pour un vénézuélien, on apprend lors d'un dîner au bord de la plage déserte que les baleines sont parties au Sud! Finis, fallait venir plus tôt les gars! J'espérais fêter mes 30 ans en en voyant...

Du coup le lendemain, malgré les nuages, on part pour les plages de Los Frailes, très jolies même sans soleil,et alors que JuanCo nous sert un cocktail sur la plage j'aperçois au loin des baleines qui sautent!!! Cimer Jean-Michel Baleines, elles sont toujours la!! On observe le spectacle depuis la plage puis on fonce prendre le bus pour Puerto Lopez. On trouve un tour d'observation en bateau, on monte, le bateau se dirige vers le large, des gens vomissent et on passe une heure à suivre un groupe d'une dizaine de cétacés... le pied!!! Pause snorkelling au retour et un gros coup de froid qui me fera rendre mon repas d'anniversaire le soir même. 



Juanco étant reparti, le soleil fait son retour et la journée du lendemain est magnifique! On retourne donc à la plage et c'est sublime: eau turquoise, plage déserte, défilé de pélicans, baignade, tout y est!

Dernier jour sur la côte: on part en expédition dans un bled pommé où on est censé pouvoir faire du cheval dans la jungle pour observer les singes: "Guayacan de los Monos". Le moto taxi nous dépose après 30 Minutes de piste, devant une maison. Une femme et sa fille sortent, le grand père, Don Rosendo est dans la jungle et les chevaux ne sont pas la non plus... mais pas grave, elle nous donne un survêtement et une paire de bottes en caoutchouc et on est parti pour retrouver notre guide quelque part dans la jungle. 

On passera plus de 4h à marcher dans l'eau, dans la boue, à s'enfoncer jusqu'aux mollets, à grimper jusqu'à un mirador dans les nuages avec notre guide et sa machette. Il nous explique les plantes, nous montre les traces d'animaux, nous cueille des oranges, et trouve une famille de Capuccins assez agressifs qui gueulent pour nous faire partir de leur territoire. Apres les capucins on trouve des groupes de singes hurleurs, on est en plein Jurassic Parc! La dernière heure se fera à cheval, amenés par les petits enfants, avec une chute du miens dans la boue et des pets tous les 20 mètres de celui de Francois... on finit l'après midi par un déjeuner chez notre guide. Une journée humide mais tellement kiffante en dehors des sentiers battus!

Nos chemins se séparent provisoirement la, Francois prendra un bus de nuit pour Quito et moi pour Guayaquil puis Cuenca.


Cuenca est une très jolie ville coloniale, colorée, vivante et pleine de charme!

J'y passe 2 jours puis pars pour le Parc de Cajas et son micro climat ultra humide. Je retrouve enfin de l'altitude depuis le Pérou, et pars pour 2 jours avec ma tente sur le dos. Une fois n'est pas coutume je fais un pari avec un des gardiens du Parc que je pourrais faire les principaux sentiers du Parc, ascension du Cerro San Luis (4300m) comprise avant la tombée de la nuit. Pari gagné! Le Parc est ultra humide avec des couleurs et des contrastes magnifiques, des lacs, des sommets et des forêts denses, une sorte d'Ecosse en altitude. Enfin je suis jamais allé en Écosse.


Je commence ma remontée vers Quito avec 2 haltes aux alentours de Riobamba : les volcans El Altar et Chimborazo.

Belle mission galère pour rejoindre le point de départ du premier. Je suis absolument tout seul à l'auberge et retrouve avec émotion mon réchaud et ma polenta sur la terrasse...

Je pars pour deux jours pour un aller retour à la Laguna Amarilla, au pied du volcan El Altar (5320m). Une nouvelle fois, le terrain est ultra humide et je regrette les bottes de la jungle! Un 7-9h annoncé se transforme en 4h et je passe l'après midi sous la tente au bord du lac à 4200m. Le lendemain matin avant de rebrousser chemin le soleil fait son apparition. Le sommet est caché mais les couleurs et les dimensions des parois en face de moi son impressionnantes. Je reste un peu observer le jeux des nuages qui, en quelques minutes, cachent totalement ou laissent apparaître le théatre d'eau, de roche et de glace qui s'offre à moi et dont je suis le seul spectateur.



Une fois sec, direction le Chimborazo (6310m) dont le sommet est le point le plus proche du soleil (en calculant depuis le centre de la terre hein, dans ton cul l'Everest). Le bus me laisse 2km trop loin de l'auberge. Je fais le chemin à la frontale sous un ciel sans nuages, rempli d'étoiles et au pied du majestueux Chimborazo enneigé qui semble fluorescent au milieu de la nuit. De nouveau je suis solo à l'auberge mais je rencontre quand même une maman belge qui parcours l'Amérique du Sud en Camping Car avec ses deux petites filles. Respect. 

Le gérant essaye de me vendre un transport vers le refuge du volcan le lendemain matin. Quel est l'intérêt? Je fais quoi une fois sur place de ma journée? J'aime marcher et j'ai toute la journée Señor. 

"De toute façon depuis ici le chemin est trop long et dangereux, il faudrait 12h aller-retour et puis même que le chemin est inexistant et puis même que ya des gens qui sont jamais revenu" me dit-il... Comme je suis pas un lapin de 3 semaines je vais chercher des infos auprès d'une vieille dame qui me dira que c'est pas simple mais carrément faisable en une grosse journée.

Du coup départ le lendemain pour une journée qui sera une des plus belle du voyage en terme de paysage, de sensations et de kiff tout simplement! Au réveil le volcan est complètement dégagé et la vue est sublime. Départ 8h à 3800m, grimpette jusqu'au premier refuge à 4900m en moins de 2h30, café et empanadas au refuge avec les alpinistes tout juste revenus de leur ascension nocturne, puis montée au second refuge (5050m) et un peu de bonus pour passer la barre des 5200m. 

Descente au pas de course sur les portions ou c'est possible pour une belle sortie de 28km en 5h, sans chemin tracé sur les 2/3 du parcours, en mode orientation, autour du volcan enneigé, sans n'avoir croisé personne sauf des vicuñas, avec un terrain varié entre pierriers, cendre volcanique glissante, rochers, sable, terre... ma cheville va beaucoup mieux et j'ai vraiment ultra kiffé!



Repos l'après midi car les jours qui arrivent vont être sportifs...