Vidéo 1 :

Vidéo 2 :


La Patagonie. Territoire qui donne des frissons à tous les amoureux de la nature. 

La Patagonie c’est, après l’Alaska et la Sibérie, la région à la plus faible densité de population, c’est le territoire de la troisième plus grosse calotte glaciaire après l’Antarctique et le Groenland : la Campo de Hielo Sur. 


Du coup j'avais hâte de voir à quoi tout ça ressemblait! Le planning de ce voyage était construit autour de cette région: arriver en Patagonie en été, saison ou le temps ici est, paraît-il, le moins pire et avant les vacances chiliennes de Janvier et son flot de touristes. Et en prendre plein la vue. Surtout.


On arrive en Patagonie, côté Argentin, à El Calafate, après avoir failli louper notre avion à Rio et une nuit à l'aéroport de Buenos Aires, frais comme des Guanacos! Premières galères pour essayer de retirer de l'argent sans frais qui se solde par un échec. Tant pis, on file direction El Chalten et le mythique Fitz Roy le jour même histoire de se mettre dans l'ambiance sans plus attendre! Les montagnes me manquent bordel!

Les 3 heures de bus sont magnifiques, à travers la pampa quasi désertique et la Cordillère des Andes enneigées en guise de ligne d'horizon... Et soudain c'est le Fitz Roy qui se dresse au bout de la route toute droite digne des parcs Américains et les premiers icebergs dans les lacs... 


El Chalten est un petit village très sympa ou tout tourne autour des randos dans le Parc National de los Glacieres. Un micro Chamonix ou tout le monde semble partir ou revenir de journées épuisantes en montagne et ou tu passes ton temps à jeter un coup d'œil au Fitz Roy qui surveille la ville et joue à cache cache avec les nuages. 

Autant être clair tout de suite, ces 10 premiers jours auront été incroyables côté météo! Aucune goûte de pluie, shorts et tshirts de sortie, on a un peu de répit avant de goûter au temps mythique de Patagonie!


On commence par 3 jours de rando avec nos tentes autour du Fitz Roy ou s'enchaînent les assiettes de polenta et les vues de fou. On traverse des forêts merveilleuses, enchantées, ensorcelées ou pétrifiées, on s'approche de glaciers, on accède à des points de vue sur les chaînes de montagnes alentours et évidement on monte au pied du Fitz Roy, de l'eau turquoise de son lac glacière et de sa couleur brune si particulière. Le paysage donne l'impression d'être à 4000 ou 5000m d'altitude. Que dal. On ne passera jamais les 1300m. Ici la latitude fait que les glaciers immenses sont au niveau de la mer, que le temps change sans crier gare, que la neige tombe sur les cols à 1000m lorsqu'il fait "beau" en "bas"... 


On revient ébahis et sur un nuage de ces quelques jours et on en veut plus! Ça tombe bien j'ai repéré depuis quelques temps un circuit qui n'apparaît pas sur les cartes officielles et pour cause: 4 jours, peu de balisage, matériel pour passer des tyroliennes seul obligatoire, enregistrement et décharge à remplir auprès des Rangers pour les assurer que nous sommes conscient des risques. 

Le vertige d'Alex le fait d'abord hésiter mais le gaillard a de la ressource et accepte de faire la première tyrolienne de sa vie sans guide ni personne pour l'assurer, à 2 jours de marche du village, au dessus d'un torrent sortie tout droit dun glacier, avec du vieux matériel loué et ma petite expérience en la matière comme garantie. Couillu.


On commence donc une journée préparatifs où il faut jongler entre les horaires d'ouverture des différents magasins, les disponibilités du matériels d'escalade dans les différentes boutiques, la nourriture dont tout n'est jamais disponible en même temps au même endroit, les coupures de courant dans la ville, due au vent, qui obligent les commerces à fermer de quelques minutes à quelques heures... au final il faudra faire 3 fois le tour de la (petite) ville pour faire le plein de polenta, biscuits, pain, fromage, corde, baudriers et mousquetons pour les jours à venir!

Jour J, on s'enregistre, un Ranger vérifie notre matériel mais ne veut pas nous aider avec le matos pour ne pas être responsable en cas d'accident... merci mec on se demerdera du coup, si on peut alléger ta conscience ça nous fait plaisir...


Premier jour easy et on monte les tentes à l'abri de barricades de bois morts preuve de la violence des vents dans le coin.

Effectivement on en a la preuve le lendemain matin. Protégés dans la forêt on entend le vent s'engouffrer dans la cime des arbres et faire un bruit d'autoroute un weekend de 15 août...

Ce deuxième jour est celui de la tyrolienne et de la traversée d'un glacier (moins dangereux que de passer sur sa moraine instable)! On fait la route avec Jen baroudeuse des US et nos potes franco suisses Jeremy et Élise.

Dur d'avancer, Jen qui a eu à faire à des vents de 140km/h à Torres Del Paine quelques jours auparavant estime qu'on doit pas en être loin... ce qui explique pourquoi il est littéralement impossible de continuer à avancer par moment!


On traverse la tyrolienne en équipe, les sacs passants d'abord suspendus au dessus du vide puis on se lance un par un au dessus du torrent déchaîné mais heureusement à l'abri du vent.

On range les baudriers et on attaque un moment inoubliable, traverser la base du glacier Túnel, seuls, au milieu des débris, des crevasses bleues turquoises et des craquements de la glace. Pour prolonger le kiff on picnic sur le glacier. Juste magique.

S'en suit un cache cache avec le passage qui nous ramène du glacier à un chemin un peu plus haut sur la moraine pour finalement atteindre le Paso Del viento qui porte bien son nom pour le coup!

Vue magique depuis le col sur le Champs de Glace De Patagonie du Sud qui s'étend à perte de vue, large de plusieurs dizaines de kilomètres, simplement la 3ème plus grosse calotte glaciaire au monde après Antarctique et Groenland, complètement féerique...

Le lendemain les vues sur le champs de glace continuent puis un vent de fou furieux nous fait redescendre sur terre au moment du passage du Paso Huemul. Merci les bâtons qui permettent de rester au sol.

La descente donne lieu à un nouveau spectacle incroyable: une baie d'un bleu laiteux dans laquelle tous les morceaux de glace détachés du glacier Viedma sont venus se garer avec le vent.. on passera la nuit dans un spot face aux iceberg. What else?

Courte nuit à cause du vent, une longue journée de quasi 30 bornes et une deuxième tyrolienne et nous voilà avec burgers et bières pour fêter ces 10 jours magiques à El Chalten et un début de Patagonie qui ne pouvait pas être mieux..

Dernier jour à El Chalten, brunch, Facturas, œufs, fruits, café et message aux copains au soleil, Et je pars pour un run de 22k autour du Fitz Roy, sur les sentiers fait en rando quelques jours auparavant. Ouffissime. Énorme kiff.  


Passage au Perito Moreno, majestueux glacier dont des bouts de son front de 70m de haut se détachent dans un fracas assourdissant dans le lac sur lequel il avance un peu chaque année (champagne!).


Prochaine étape, Puerto Natales, point de départ pour le Parc de Torres del Paine, l'attraction principale de Patagonie, dont le système de réservation de Camping décourage les uns et le vent et les changements de temps achèvent les autres.

On trouvera un lit tout au long de notre séjour dans cette petite ville fort sympathique chez 3 sœurs maniaques mais attachantes qui tiennent une auberge d'une main de maître!


Journées courses, réservation des derniers campings qu'ils nous manquaient pour faire le circuit O (tour intégral du Parc en 9 jours), chill et une journée vélo sous le vent et la pluie pour visiter la grotte du Milodon (genre de paresseux géant préhistorique symbole de la ville), le musée Borgies et déguster un excellent vin Chilien. Le calme avant la tempête.


Torres del Paine. Ce nom me fait rêver depuis que je prépare le voyage. Les réservations obligatoires à faire bien en avance sur trois sites différents m'on fait d'abord croire que j'en ferai le tour, puis que je ne le verrais que de loin, puis que je n'en verrai que la moitié, mais au final on a réussi à tout avoir. Le beurre, l'argent du beurre, le beurrier, la crémière et son réchaud.


Torres c'est un massif montagneux de granit enneigé qui surgit au milieu de nulle part, entouré de lacs turquoises, de forêts et de pampa, parsemés de glaciers. Avec un accès sur le champs de glace de Patagonie Sud qu'on avait eu la chance d'observer dans toute sa splendeur et son étendue à El Chalten et ces sommets singuliers: Los Cuernos dont la cime noire tranche avec le reste de la montagne brun gris et les Torres au nom plutôt bien choisit...


On commence par un aller retour au glacier Grey dont les nuages qui le masquaient s'écartent pour nous au moment où on arrive.

L'énorme bout qui s'est détaché il y a quelques jours paraît tout petit vu d'en face. Dans 8 jours on le verra de dessus!

Un renard se promène entre les tentes le soir au camps, le vent et le froid se lèvent. 

Ha oui et on aura eu pendant ces premières heures de marche, du soleil, du vent, de la pluie, de la neige. Les 4 saisons en une journée n'étaient pas un mythe... Et ca sera ca tous les jours. Bienvenue en Patagonie (et en été)!

Le lendemain le mirador britanico ne sortira pas des nuages mais la montée/descente sans les sacs est kiffante. Quelles sensation de légèreté!!


Au troisième jour je perds Alex. Il n'y a qu'un seul chemin et il était derrière moi. Après une côte je l'attends. 5 minutes, 10, 30, 45... je passerai l'après midi à ne pas savoir s'il est devant ou derrière, ce qui a pu se passer, à demander aux gens si ils l'ont vu... un me dit l'avoir vu faire la sieste plus bas, un autre dit l'avoir croisé plus haut... j'essaye de me mettre à sa place et d'imaginer ce qui a pu se passer. Il doit se poser exactement les mêmes questions.

Comment peut on se perdre sur un chemin sans aucun croisement!! Je ne me suis pas perdu seul à Huayhuash au milieu des montagnes avec ma boussole ou dans le désert et ici dans un endroit fréquenté et balisé on y arrive!!

Des fois je le déteste, des fois je me déteste, je m'inquiète, imagine le pire, le meilleur... Et avec tout ca je fais des kilomètres en plus en aller retour... en vain.

Bon le paysage est toujours aussi ouf: un 

mélange de mer des Caraïbes, de collines d'Écosse, du Mordor et de montagnes alpines.

On se retrouve finalement le soir au camp, il a autant flippé que moi et a tracé pensant que j'étais devant alors que je faisait des aller retour en arrière... On a du se louper lorsque je l'attendais à l'abris du vent. Pas de bol, mauvais timing. 

Les retrouvailles n'en sont que plus belles avec un délicieux pichet de bière locale face aux Torres ensoleillées!

Réveil froid et nuageux, aller retour, sans les sacs laissés sous la tente, au mirador de las Torres en 2h au lieu des 4,5h annoncées.

En haut froid et nuages nous acceuillent... raté, on ne verra pas les Torres!


Les jours suivants sont plus boueux et les soirées plus froides et humides. Mes deux chaussures finiront par rendre l'âme, eventrées, après 4,5 mois de bons et loyaux services. Heureusement que mes talents de MacGyver de la réparation me permettent de limiter la casse. 

L' arrivée au campement Dickson est sublime: vue immense sur la vallée qu'on vient de traverser surplombée par des sommets enneigés, derrières nous on aperçoit le sommet des Torres et face à nous un lac bleu laiteux qui débouche sur des rapides qui serpentent dans la vallée, des sommets coniques et 2 glaciers bleu turquoise en arrière plan...

Le lendemain, après une courte journée dans la boue on passe la nuit avec un renard dans le camps, que je retrouverai vers minuit roder autour de la poubelle suspendu à un mètre de ma tente.

Pour l'avant dernier jour le programme est alléchant: col sous la neige, champs de glace et Glacier Grey.

Départ 9h alors que tout le monde est parti avant 7h sous la pression des Rangers car le col est difficile d'accès et la journée annoncée longue. Les Rangers font la voiture balai à 7h pour la sécurité...

On finira par rattraper tout le monde dans la montée du col ou dans l'interminable descente qui s'en suit..

Dans la montée la vue sur la vallée boisée et enneigée que l'on quitte est féerique. On passe des sous bois boueux aux cailloux puis enfin à la neige. La montée finale dans la neige et avec un vent de fou qui projette des nuages de neige en pleine face est assez épique, surtout avec mon pied droit qui gèle avec ma chaussure/tong dernière génération.

En haut la vue est somptueuse sur le champs de glace et le glacier Grey au bout (amputé d'une petite partie qui flotte à quelques mètres depuis quelques semaines). Rien ne bouche l'horizon du champs de glace qui semble s'étendre à l'infini ou marquer la fin du monde. Magique.

Le soir ça sera bières, Oreos et soupe de lentille pour fêter ça!

La dernière étape de 29km nous éloigne du parc par le sud et nous offre, après 8 jours, une vue de loin sur les montagnes qui se dressent au milieux de cette immense pampa plane. On ne croisera absolument personne sur le chemin à l'exception de plein d'oiseaux et de troupeaux de Guanacos. Pour nous dire au revoir on aura le privilège de voir un Puma de près dans le bus du retour, restant quelques minutes à nous observer, tout penaud de n'avoir pas réussi à rattraper le lièvre qu'il pourchassait.

On rentre donc le 24 Décembre au soir à Puerto Natales, accueillit avec des câlins par nos hôtes, un grand plat de pâtes et une bonne dose de chocolat pour fêter ça!


Après un peu de repos à Natales on reprend la route direction Punta Arenas toujours plus au Sud, au bord du détroit de Magellan. On visitera d'ailleurs une réplique magnifique de son bateau, ainsi que celui de Darwin et je me trouve une nouvelle passion sur l'Antarctique et les expéditions héroïques du début du 20eme siècle pour sa conquête. Les aventures de Shackleton, Scott, Amundsen m'ont fait rêver...C'est sur et certain je reviendrai dans le coin pour mettre le pied en Antarctique!


Pour le nouvel an direction Ushuaia! On repasse en Argentine donc, cette fois en voiture puisqu'on accompagne deux copains suisses rencontrés à Natales. Un ferry pour traverser le détroit de magellan, un stop pour voir des pingouins et une route au milieu de la pampa de la terre de feu, avec des paysages plus plats et très peu boisés qui changeront du tout au tout en arrivant à Ushuaia, ville sans énormément de charme mais entourée de forêts et de montagnes enneigées d'une part et faisant face au canal de Beagle d'autre part. Et le bout du monde. Enfin presque... 

Ushuaia ne réussit pas à Alex qui se retrouve cloué au lit le 31 après une montée au Cerro Del Medio pour avoir une vue imprenable sur la ville et le canal.. je passerai le réveillon à l'auberge ou chacun cuisine et partage, avec des argentins top et nos potes suisses retrouvés plus tard dans la nuit! Nuit qui ne tombe d'ailleurs qu'à minuit pour se terminer 4h plus tard... 

Ushuaia n'est pas vraiment le bout du monde... On a trouvé encore plus au Sud : Puerto Williams sur l'île de Navarino dans la province du Cap Horn! Pour ça il faut repasser au Chili en traversant le canal de Beagle. Une fois la bas, pas grand monde, pas de rue commerçante ou d'agence de tourisme et une vraie sensation de bout du monde! On y est!!

Navarino c'est aussi l'endroit où l'on peut faire le trek le plus austral au monde! Et surement le plus boueux aussi. On allait pas louper ça...

On loge au Padrino, d'abord en dortoir puis sous la tente, géré par la charismatique et adorable Cécilia, qui nous câline chaque matin et s'assure que tout va bien à grands coups de Mi amor et Mi corazon. On est presque comme à la maison!

Alex n'étant toujours pas au top de sa forme je pars solo deux jours à la découverte de l'île, en direction du Lago Windhond. L'île de Navarino c'est une île toute verte, parsemée de lacs, avec une chaîne de montagne (Las Dientes) au milieu. Autres particularités qui ont leur importance: la boue omniprésente, la possibilité d'aller absolument partout pourvu que tu ai un GPS et des couilles - dixit Cécilia -, la possibilité de camper n'importe où et de faire du feu (pas de risque d'incendie vue le temps..), des castors classés comme nuisibles car détruisant la forêt et sans prédateurs naturels sur l'île...

Je pars donc pour 2 longues journées de marche dans un environnement montagneux et aérien pour la première journée , avec des vues splendides sur les Dientes et les îles du Cap Horn (gros coup de chance sur le temps!), marécageux et boueux pour la seconde (passages à gué, pieds dans la boue jusqu'aux genoux, jeu de piste pour trouver le chemin...). Je rencontre des francais tombés sous le charme et la liberté de l'île, revenu pour quelques mois pour être guide, pizzaiolo ou pour simplement vivre dans la nature de pêche et chasse au castor le plus longtemps possible, dans ce territoire préservé ou tout est permis.

En parlant de castor j'assisterai sur le chemin du retour à la chasse à coup de bâton d'un de ces rongeurs, son ouverture, vidage, lavage, empaquettage dans le sac, dépeçage une fois rentré... mais nous louperons le bbq. J'ai oublié de préciser que vivre sur cette île semble causer un sérieux grain aux habitants. Quand certains prennent les castors en photo, d'autre leurs cours après pour les bouffer... 

À peine rentré, à peine repartit, Alex allant beaucoup mieux, on part pour 3 jours afin de faire le fameux trek des Dientes de Navarino. 3 jours de paysages improbables entre lacs et sommets enneigés, De soleil et de brouillard qui nous empêchera de voir les panoramas aux sommets des deux cols du parcours (quand tu ne vois qu'à 10m dur de voir la vallée), de boue et de pierriers instables et de feux de camps salutaires ! Avec cette satisfaction et fierté purement masculine de réussir à faire un feu et encore mieux, de réussir à faire un feu avec du bois mouillé! Encore deux jours et on chassait le castor à main nue.

Avec le recul cet endroit a d'extraordinaire que, depuis que j'ai la chance de voyager, c'est la première fois que j'ai cette sensation de liberté. Sur cette île, dans cette nature tout est possible: partir avec sa tente, une canne à pêche et des provisions, s'installer quelque part plusieurs jours ou semaines et explorer les environs. Pas de chemins, pas de règles. Toi et la nature. La vie quoi.


Pour finir en beauté ces 6 semaines au bout du monde on rentre à Punta Arenas en Ferry, cadeau des copains pour notre départ. Ferry spécial (car transportant du gaz) avec seulement 25 personnes à bord, qui, en un peu plus de 30h, traverse les fjords du Sud Patagonien au milieu d'oiseaux, des phoques et de glaciers. On a beau en avoir vu un paquet, le spectacle est toujours aussi splendide. Donc 30h, une nuit, 4 repas en mode "cantine de cargo" à voir défiler les paysages et écrire ces lignes sur un coin du monde qui était un rêve pour moi et qui a largement dépassé l'idée et le fantasme que j'en avait.